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Le CPGA et la scène française
à la foire FELIX Los Angeles
14 — 17 Feb. 2019
Le Comité place la promotion de la scène française à l’international au centre de ses priorités. En février 2019, pour la Felix Los Angeles Fair, une quinzaine de galeries françaises* ont pu être représentées/présentées par le CPGA au mythique Hollywood Roosevelt Hotel.
Inscrit dans une période artistique particulièrement dynamique, avec la FRIEZE Los Angeles ainsi que le 10e anniversaire d’ALAC (Art Los Angeles Contemporary), le stand du CPGA à la Felix LA fair a bénéficié du soutien du Consulat général de France à Los Angeles afin d’offrir une nouvelle visibilité aux galeries d’art et à la scène nationale sur la côte ouest des États-Unis.
Dans l’interview qui lui était consacré en septembre 2018 (Art Insider n°6), Georges-Philippe Vallois, Président du Comité Professionnel des Galeries d’art, rappelait que l’une des missions du Comité est de « favoriser la scène française, (les artistes travaillant en France, quelle que soit leur nationalité). Cela signifie rendre le pays attractif et donner envie aux artistes étrangers de venir s’établir chez nous. (…) Si, du fait de l’absence de l’absence de valorisation de la scène française, notre pays n’est plus suffisamment attractif pour attirer des artistes internationaux, nos futurs enrichissements et prospérités en pâtiront ».
C’est dans cet élan de promotion des artistes de la scène française à l’international, que le Comité Professionnel des Galeries d’art a souhaité participer, du 14 au 17 février dernier, à la foire FELIX Los Angeles. Présenter un stand collectif de galeries françaises était une formidable opportunité de visibilité au moment où la ville californienne, depuis toujours intense foyer de création artistique, suscitait l’engouement international avec la FRIEZE Los Angeles et le 10ème anniversaire d’ALAC (Art Los Angeles Contemporary).
Déployé sur une surface de 200 m2 au 13ème étage de de l’Hôtel Roosevelt, le stand du Comité Professionnel des Galeries d’Art a réuni les œuvres d’une quinzaine d’artistes représentés par quinze galeries françaises adhérentes du Comité et désireuses de participer au projet *. Dans un cadre atypique et intime, le stand a témoigné de la singularité du Comité Professionnel des Galeries d’Art : rassembler des galeries d’art moderne et contemporain, de “premier” et de “second marché”, ayant des programmes esthétiques, des modes de fonctionnement et des moyens économiques extrêmement divers.
Comme l’étaient certaines foires satellites des années ’90, la Felix LA s’est apparentée à une expérience de foire davantage axée sur la liberté de création que sur la nécessité commerciale. Ton donné d’ailleurs par son emplacement à l’Hôtel Roosevelt, hôtel mythique un rien décadent du Hollywood des années ’50, éloigné des standards commerciaux qui obligea le recours à des scénographies sortant des sentiers battus. Cette originalité rejoint les préoccupations propres au Comité Professionnel des Galeries d’Art de présenter les œuvres créées par les artistes de la scène française comme une ouverture au monde.
L’action du Comité Professionnel des Galeries d’Art dans le cadre de la FELIX LA Fair était donc emblématique de sa volonté de collaborer avec des intervenants locaux susceptibles d’internationaliser une scène qui manque de correspondance commerciale à l’étranger. L’ambition était de permettre aux galeries françaises de se libérer de toutes directives curatoriales des directeurs de foires et de les inviter à faire confiance à la vision d’un commissaire international. Ainsi, grâce à Andrew Berardini, commissaire de renommée internationale, basé à Los Angeles et qui a notamment travaillé avec le Hammer museum, le stand du Comité fut résolument différent de ce que l’on a l’habitude de voir dans les foires. Aux côtés d’œuvres d’artistes historiques tels qu’Yves Klein, Sonia Delaunay voire Guy de Cointet, se côtoyaient de jeunes plasticiens très contemporains comme Marie Maurel de Maillé, Aurore Pallet ou Sarah Meyohas, représentés par des galeries qui ont rarement la possibilité de participer à des foires internationales.
Cette diversité donne une vision de ce qu’est le marché de l’art en France et reflète son évolution. Pourtant véritables atouts de la France, l’hétérogénéité de sa scène artistique et l’expertise de ses acteurs ne semblent plus suffisants pour redonner à la France, ce que la galeriste Nathalie Obadia appelle dans son ouvrage Géopolitique de l’art contemporain tout juste paru, « l’aura culturelle ». Cette aura qui permettrait à la France de retrouver une première place sur l’échiquier mondial de l’art.
Dans son livre au sous-titre évocateur « Une remise en cause de l’hégémonie américaine ? », Nathalie Obadia qui prit part elle aussi à l’aventure FELIX LA du Comité des galeries d’art, rappelle qu’au sortir de la Seconde Guerre Mondiale la France était en tête de la scène artistique internationale. « Une terre de trésors anciens, mais aussi bien le pays de l’avant-garde avec Auguste Renoir, Alfred Sisley et Camille Pissarro entre autres » très prisés aux États-Unis. Au fil des pages, l’auteure explique comment « l’exception française », identité dessinée par André Malraux dans les années 60, marginalise peu à peu la France face aux stratégies déployées par les gouvernements américain, anglais et allemand qui défendent leurs propres artistes, symboles du progrès et du modèle de société que l’on veut promouvoir.
« L’exception culturelle française a fonctionné d’une manière inconsciente dans le secteur des arts plastiques en donnant lieu à un courant post-conceptuel dominant et soutenu par le système officiel français. Le modèle français n’étant pas reconnu pour être performant n’a donc pas suscité le regard des autres acteurs internationaux, plus attentifs aux artistes anglo-saxons, considérés comme « successful », que ce soit pour les faire participer à des expositions ou pour constituer des collections publiques et privées. »
Ces leviers économiques et symboliques activés par les USA pour créer le « soft power » de leur nation que décrit Nathalie Obadia, font directement échos aux thématiques portées par le Comité des Galeries d’art ces dernières années auprès des diverses instances : consolider l’attrait de la scène française à l’international par la programmation et l’enrichissement des collections de nos musées et centres d’art ; valoriser le binôme marchand-collectionneur, efficace duo de promotion des artistes ; encourager les collectionneurs et mécènes de la scène française, véritable ambassadeurs ; enrayer l’hégémonie des foires et leurs diktats des artistes établis à présenter, afin de promouvoir la scène française dans toute sa pluralité, les vivants et les plus jeunes ; favoriser l’échange de visibilité avec des lieux d’expositions à l’étranger ; et surtout, oser la collaboration des divers acteurs institutionnels et privés, commissaires d’expositions et commissaires-priseurs, musées nationaux et fondations d’entreprises, conservateurs et galeristes. En structurant nos actions et en appliquant une stratégie commune, les artistes de la scène française sortiraient de leur isolement mais retrouveraient d’autant l’influence et la reconnaissance internationale qu’ils méritent.
*Galerie Air de Paris, Galerie Anne Barrault, Galerie Chevalier, Chez Mohamed Galerie, Danysz Gallery, Galerie Les Filles du Calvaire, Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Galerie Isabelle Gounod, Galerie Le Minotaure, Galerie Natalie Seroussi, Galerie Nathalie Obadia, Galerie PACT, Galerie Papillon, Galerie Sit Down, Galerie Sultana.
La participation du CPGA à la FELIX LA s’est faite en collaboration avec le service culturel de l’Ambassade de France aux États-Unis dans le cadre de leur saison artistique « Ceci n’est pas ». Cet événement a également reçu le Soutien aux galeries/participation à une foire à l’étranger du Centre national des arts plastiques (CNAP).
— CP_StandCPGA2019FelixLA_FR
— CP_StandCPGA2019FelixLA_ENG